Les derniers jours de moi-même
Une semaine avant de disparaître, en juillet 2017, Sam Shepard achève son dernier roman : “Spy of The First Person où Les Derniers Jours de Moi-même”. Il sait qu'il est arrivé au bout de la route et il crée un narrateur/ double qui fait le point sur la vie qu'il a traversé, presque à son insu.
Loin d’être une autobiographie qui ferait office de testament littéraire, Shepard nous transforme en caméra subjective à la recherche des meilleurs gros plans sur son âme. Un récit d’une grande force poétique, une rêverie. Une ôde à la vie.
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« La découverte de «Spy… » m’est apparue comme la suite logique du travail effectué sur Shepard. Ce spectacle est une forme de rêverie musicale, avec une mise en scène très dépouillée, laissant la puissance du récit, à la fois crépusculaire et vibrant de vie, aller droit au cœur du spectateur. Sur scène, un fauteuil à bascule, un système de tulle où le jeu de lumières fait apparaître/disparaître le narrateur, et, de l’autre côté du plateau, le musicien qui déroule en direct la bande originale d’une vie. Pas d’éléments électroniques, simplement une ou deux guitares. Peu à peu, un rapprochement se crée entre les deux artistes. Le musicien devient le fils que le narrateur apostrophe directement, celui qui est là pour l’aider alors que la maladie le fait inexorablement décliner. Un point d’appui aux souvenirs qu’égrène l’homme vieilli trop tôt. La musique devient celle que le fils joue à son père. Si le père ne semble jamais vouloir arrêter de parler, le fils continue à jouer et ces deux mouvements étroitement liés, parole et musique, nous évoquent la vie qui ne veut pas s’éteindre. » Jean-Paul Bibé
